La drôlerie de la prostitution (et autres trafic d’êtres humains et exploitation sexuelle)

Le trafic d’êtres humains est, en soi, quelque chose de tout à fait horrible. Vendre quelqu’un de sa propre espèce est extrêmement dégueulasse. Mais on atteint un nouveau niveau de monstruosité lorsque la vente aboutit sur l’exploitation sexuelle. Pourquoi?

Simplement parce que l’exploitation sexuelle est l’abus de notions qui nous sont probablement les plus chères, en tant qu’êtres humains : notre personne, notre intimité, notre corps. En d’autres termes, ce qui nous définit. Qui nous sommes. C’est donc non seulement un viol quotidien de notre personne et de notre corps, mais aussi de notre âme. Vous vous demandez peut-être pourquoi j’emploie la première personne du pluriel? Parce que je refuse de laisser ces victimes seules, de me séparer d’elles, même avec un simple pronom personnel. Je refuse de les ignorer.

Cela peut sembler être une cause pas très importante, l’exploitation sexuelle de personnes trafiquées. Puisque sous les termes « d’exploitation sexuelle », se trouve la notion bien plus connue de tous qu’est la « prostitution ». La prostitution, ça fait rire certaines (beaucoup?) personnes. Bah oui, c’est drôle d’imaginer une vieille bonne femme dans une camionnette, à vendre son corps. Non? Seulement la plus grosse partie de la prostitution, ce ne sont pas des femmes « à leur compte » (là encore, parler de choix est faux pour la plupart).

Ce sont des jeunes filles qui ont moins de la vingtaine, et qui finissent rarement par la dépasser grâce au sida, hépatites, ou tout simplement meurtres. Dans certaines parties du monde, elles ont moins de dix ans. Oui, vous avez bien lu, moins de dix ans. Est-ce toujours aussi drôle? Aussi « peu important »? Aussi « nécessaire »? Personnellement, je ne pense pas. Je ne vois pas où se trouve la nécessité dans des cas de viols quotidiens sur des jeunes filles et jeunes garçons. Pire que de « simples » viols quotidiens, il faut parler de torture.

Parce que les clients ne s’arrêtent que très rarement au simple missionnaire. Après tout, quand vous payez une bouchée de pain pour avoir une petite fille ou un petit garçon dans votre chambre, vous vous sentez plein de pouvoir. Certains se demandent ce que ça ferait si on mettait des trucs rigolos dans les vagins de fillettes n’ayant même pas atteint la puberté, d’autres se demandent si cadenasser les testicules de jeunes garçons provoquerait… Provoquerait je ne sais quoi d’ailleurs. D’autres encore, ont la bonne idée de clouer le crâne d’une petite (de moins de dix ans, toujours).

Vous me direz que tout ça concerne uniquement les pays non-développés ou en cours de développement. Je vous dirai que oui, pour la majeure partie. Mais il ne faut surtout pas croire que les pays développés sont à l’abri de l’exploitation sexuelle et du trafic d’êtres humains. Loin de là. Que ce soit la France (je pense notamment à la Gare du Nord à Paris, par exemple), les États-Unis, l’Angleterre, j’en passe et des meilleures. Ce trafic particulier est mondial, ne s’arrête pas aux frontières, et ce quelles qu’elles soient.

Alors si l’envie vous prend de faire une bonne action aujourd’hui, je vous conseille la suivante. Elle ne prendra qu’une minute (au plus) de votre temps, et je peux vous assurer qu’elle fera une différence. Il suffit d’aller sur la page des campagnes du site du Body Shop et de signer la pétition (action menée avec ECPAT) qui se trouve en ligne. Pour ceux qui auraient du mal à s’y retrouver (ou qui auraient la flemme de chercher leur pays) : pétition pour la France, pétition pour la Belgique, et pétition pour le Canada. Si vous vous trouvez dans un autre pays, il faudra cliquer sur le lien du Body Shop et sélectionner le pays où vous résidez.

Si vous voulez faire mieux, allez dans un Body Shop. Vous pourrez normalement y signer la pétition, voire même acheter des produits (Crème pour les mains Douceur et Cœur d’Or) dont les revenus iront droit dans les caisses de programmes pour la prévention (plus d’informations ici et ici).

Signer la pétition en ligne prend vraiment dix secondes, et fait vraiment avancer les choses. Parce qu’une grosse organisation est derrière, associée à une marque célèbre. S’il faut faire quelque chose, c’est maintenant. Vous avez le pouvoir de dire que vous n’acceptez pas l’exploitation sexuelle, et surtout de faire quelque chose pour que cela change.

* Les profits totaux qu’engendrent l’exploitation sexuelle de personnes trafiquées s’élèvent à 27 milliards de dollars par an. On dirait qu’il est possible de mettre un prix sur la vie humaine. Le trafic d’êtres humains est la troisième plus grosse industrie du crime au monde. Plus d’1,2 millions d’enfants et de jeunes sont trafiqués par an, et les chiffres augmentent. Soutenez notre campagne pour mettre fin à l’exploitation sexuelle d’enfants et de jeunes personnes trafiquées.

Une Réponse to “La drôlerie de la prostitution (et autres trafic d’êtres humains et exploitation sexuelle)”

  1. […] femme n’avait aucune solution. C’est souvent le cas, c’est souvent comme ça que l’exploitation sexuelle de personnes trafiquées commence. C’est souvent à cause d’une pauvreté excessive, souvent parce que pour […]

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